CZIFFRA LIVE EN CONCERT

Inédits 1960-1962
SOCD411/12

Cziffra n’était pas très orthodoxe, pas très catholique, pas très juif non plus. Il était gitan, hétérosexuel, fils d’un musicien de cabaret qui avait joué à Paris avant la première guerre mondiale. Ce ne fut pas très bien vu, ni en Hongrie où les Roms sont toujours une minorité ethnique un peu à part de la nation ni par la diaspora hongroise qui l’a snobé. Ces malentendants-là sont impardonnables. Martha Argerich a raconté qu’elle avait senti du mépris de classe à l’égard de son confrère quand elle a dit à des musiciens célèbres toute l’admiration qu’elle lui vouait. Il n’avait rien de l’art et des manières qu’il faut pour s’imposer dans le métier. Sans avoir vraiment d’élèves, il aidera des pianistes qu’il conseillera et soutiendra grâce à la fondation qu’il avait créée. Mais professeur, il ne sera pas : ex-prodigieux enfant prodige, il savait que l’essentiel s’enseigne moins encore qu’il ne s’apprend et pourtant, sa formation théorique avait été solide, plus jeune élève jamais admis à l’Académie Franz Liszt.
Alain Lompech

COCHEREAU

Le Centenaire - Enregistrements Inédits
SOCD409

Le 9 juillet 2024, année marquant le 40ème anniversaire de sa disparition dans la nuit du 5 au 6 mars 1984, Pierre Cochereau aurait eu cent ans. À la veille de sa mort, l’homme était manifestement exténué par la surcharge de travail, mais le musicien était au zénith : les plages ultimes de ce Disque du Centenaire en témoignent intensément, donnant le vertige à qui serait tenté de se projeter dans une sorte d’uchronie musicale d’un Cochereau se survivant à lui-même. Si…
Michel Roubinet

LABRIC JOUE LES 7ÈME & 8ÈME DE WIDOR

Epilogue de l’Intégrale des Symphonies
SOCD407/8

De longue date, Yvette et moi n’avons eu de cesse de tirer de l’oubli l’oeuvre enregistrée de Pierre Labric. À cet indispensable travail de mémoire, manquaient encore les symphonies de Widor enregistrées en 1971 et qui, publiées d’abord aux États-Unis chez Musical Heritage Society sous forme d’un coffret vinylique vite épuisé, firent l’objet par la suite de transferts pirates. L’édition américaine souffrant d’une gravure médiocre, nous hésitâmes longtemps à nous en inspirer jusqu’au jour où survint le miracle : informé de nos problèmes, un médecin rouennais nous apprit en effet qu’il venait d’acquérir dans une vente aux enchères (!) bon nombre des bandes du fonds original. C’est ainsi que cinquante ans après leur enregistrement (auquel je fus admis à prendre une modeste part), nous nous trouvons en mesure de rendre vie aux Septième et Huitième Symphonies, ces compositions jumelles puisque écloses la même année (1887).
Cette réédition ne pourra que réjouir son prestigieux interprète qui fête, en cette année 2023, son 102ème anniversaire.
François Carbou

DIÉMER, WIDOR, DUPRÉ

Mélodies françaises
SOCD410

A l’instar de Debussy, Fauré, Duparc, Chausson dont les mélodies font le miel de nombreux récitals et enregistrements, le programme de ce disque illustre une partie méconnue voire inédite de mélodies de compositeurs dont l’univers premier est tourné vers la musique instrumentale pour orgue ou piano.
Bernard Chapron

ODE À LA MILONGA

Christelle Abinasr, piano
SOCD406

Le terme de milonga, d’origine argentine, peut revêtir plusieurs acceptions qui, toutes, convergent vers la musique. La première signification désigne un bal où est mise à l’honneur une certaine forme de tango, alors que la milonga pampeana est une danse typique apparentée au tango, qui peut être retrouvée en Uruguay, au Brésil et en Argentine. Enfin, par extension, la milonga argentine finit par caractériser un style de danse et de musique apparenté au flamenco. C’est dire que le programme rassemblé par Christelle Abinasr pour son récital est empreint à la fois de la joie solaire inhérente aux musiques ainsi abordées, d’une mélancolie tantôt diffuse, tantôt extravertie, comme nourrie d’elle-même, qui peut confiner à l’élan tragique, le tout nourri d’un lyrisme généreux que tempère un cadre formel toujours maîtrisé.
Lionel Pons

FOU TS’ONG

Live en Concert
SOCD402
     

Lorsque le jeune Fou Ts’ong remporte le 3ème Prix au concours Chopin de Varsovie en 1955, il n’a alors que 21 ans et crée véritablement la surprise, l’étonnement, d’autant que le jury très impressionné par sa personnalité lui octroie un prix spécial “Mazurka” pour sa remarquable interprétation de ces pièces si caractéristiques du compositeur.
Ce qui frappe chez ce musicien, riche de la double culture asiatique et occidentale, à l’écoute des précieuses bandes/archives conservées à l’INA, c’est son jeu ; un jeu absolument naturel, un jeu d’un artiste authentique, entier – lui-même, tout simplement.
Yvette Carbou